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Non à la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers !

Le premier ministre Edouard Philippe a annoncé le 19 novembre la hausse des droits d’inscriptions à l’université pour les étudiants étrangers hors union européenne. Les frais d’inscriptions en licence passeront en moyenne de 170 euros à 2770 euros et de 240 à 3770 euros en master et le doctorat

Selon le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, à la rentrée 2017, 240 250 étudiants des universités de France métropolitaine et DOM sont étrangers (11,6 % inscrits en licence, 17,3 % inscrits en master et 41,2 % inscrits en doctorat) ce qui représente 14,6 % de nombre total des étudiants inscrits. Parmi les étudiants étrangers inscrits, presque la moitié (49,9 %) viennent de pays Africains (Maghreb, Algérie, Sénégal, Cameroun, Burkina, Mali, etc.).

Le gouvernement veut ainsi faire payer aux étudiants étrangers une partie du déficit des universités causées par les politiques d’austérités notamment la loi Pécresse (autonomie des universités). Cette mesure prépare les esprits à une généralisation de la hausse des frais d’inscription pour tout le monde

Cette hausse brutale des droits d’inscription, les place dans le standard des grandes universités anglo-saxonnes. Le gouvernement veut le faire valoir comme un gage de qualité aux yeux des étudiants de certains pays comme l’Inde, la Chine et la Russie qu’il voudrait attirer davantage

L’une des conséquences directes de cette mesure sera l’aggravation de la sélection des étudiants étrangers selon leurs pays et selon leur classe sociale. Les étudiants issus des familles aisées pourront continuer leurs études en France. En revanche, les étudiants venant de familles plus modestes et de pays avec des pouvoirs d’achats limités n’auront plus cette possibilité.

Cette mesure s’inscrit complètement dans la ligne politique de ce gouvernement qui ne cesse d’imposer des lois et des reformes pour faire payer encore plus les couches populaires, détruire ce qui reste des acquis sociaux et offrir des cadeaux aux patrons et aux plus riches.

L’UJR s’est opposée à la loi Vidal qui aggrave la sélection à l’université et qui va limiter encore plus l’accès à l’enseignement supérieur pour les jeunes issus des couches populaires. De la même manière, nous nous opposons à cette mesure discriminatoire. L’accès à l’éducation est un droit universel et ne doit pas être en fonction des nationalités des étudiants ou en fonction de leur classe sociale. Nous dénonçons fermement cette décision injuste et nous appelons tous ceux qu’elle révolte à rejoindre le mouvement de contestation pour refuser la logique de spéculation appliquée à l’éducation et à l’université.


Le 3 décembre 2018